Papers of John Adams, volume 10

From Joan Derk van der Capellen tot den Pol, 24 December 1780 Capellen tot den Pol, Joan Derk, Baron van der JA From Joan Derk van der Capellen tot den Pol, 24 December 1780 Capellen tot den Pol, Joan Derk, Baron van der Adams, John
From Joan Derk van der Capellen tot den Pol
Monsieur Zwol 24 Decembre 1780

J'aurois deja eu le plaisir de repondre de bouche a votre honnorée du 9 de ce mois Si la gelée m'avoit permis de m'embarquer Mardi passé, comme je l'avoir projetté. Je prendrai la liberté d'en Suivre le fil dans celle cÿ.

Si Gouverneur Pownall peut avoir eu dessein d'allarmer cette Republique et peut etre d'autres Nations il eût été plus prudent de ne pas publier La brochure en François Sans quelque antidote en forme de note Sur les passages les plus dangereux.1 Vous vous rappellerez, Monsieur, que cela a été mon opinion lorsque j'eus lhonneur de Vous en parler a Amsterdam.

Pour ce qui est du credit de l'Amerique; j'avois pris la liberté de vous tracer dans ma derniere cumulativement toutes les causes, qui coöperent a Son abaissement actuel. L'invasion de la Georgie et de la Caroline Meridionale; la prise de Charlestown; la perte des fregates Continentales; la defaite de Gates; l'inaction des flottes Combinées de Guichen et de Solano; la Superiorité decidée des Anglois aux Isles et a N: York meme; la defection d'Arnold; le mecontentement de l'armée et la jalousie entre elle et le Corps politique; l'etat toujours fluctuant de Monsieur Necker et l'incertitude de la durée du phenomene d'une bonne administration en France et enfin ce qui est plus que tout cecÿ et que j'avois oublié par megarde d'ajouter a ma precedente, la depreciation monstrueuse des papiers Americains; depreciation qui ne peut qu'aboutir a une banqueroute nationale Si le Congress ne trouve pas le moien de les Sauver par de la monnoie 429Sonnante. Tout cecÿ, Monsieur, ne sont nullement des Tales. Ce Sont des faits qui influent Sur la Nation en general; qui meme font trembler les Amis de l'Amerique, parmi lesquels j'en connois de tres eclairés, qui apprehendent beaucoup les Suites d'une annihilation totale du cours des papiers. Ils craignent que l'Angleterre ne Saisisse les momens ou l'armée faute de paÿe n'existera plus ou Sera fort affoiblie; ou la Milice pour la meme raison ne Sera pas assemblée en nombre Suffisant; Ils redoutent les troubles, les derangemens, la confusion que doit occasionner une banqueroute nationale dans toutes les Classes du Peuple, et ils tremblent a la perspective, qu'a la fin ce Peuple se lassera de Soutenir une guerre qui entraine avec elle des calamités qu'aucun peuple n'a jamais eprouvées Savoir un manque total despeces et tout ce qui resulte d'une Si terrible Situation. Il en coute moins de verser son Sang pour Sa patrie, que de Souffrir a la longue l'indigence pour l'amour d'Elle. Si le Peuple Americain trouve encore dans Sa vertu et dans Son patriotisme une ressource contre cette epreuve, Surement c'est un Peuple encore unique a cet egard comme il l'est a bien d'autres. Vous concevez, Monsieur, que toutes ces inquietudes ne Sont pas les miennes. C'est la facon dont ma Nation envisage les affaires de l'Amerique que je vous depeins.

Tout Credit Soit d'un peuple Soit d'un particulier, depend uniquement de deux choses, Savoir de l'opinion que l'on a de la bonne foi de l'emprunteur et de la possibilité ou il se trouve de faire face a ses engagemens. Quant a l'Amerique: le premier article n'est jamais revoqué en doute; mais je Suis mortifié de ne pas pouvoir en dire autant du Second, et je puis vous assurer, Monsieur, que, selon la Nature de la chose, ce ne Sera que par des informations authentiques du veritable état des affaires dans le nouveau Monde que vous reûssirez a persuader les Capitalistes du Vieux de lui preter leur argent. N attendez pas qu'on le fasse par principes. Une telle generosité Surpasseroit les bornes de la vertu du gros des hommes. Cependant je puis vous assurer que la grande pluralité de ma Nation, certainement plus de 4/5 parties aime les Americains et leur Souhaite une bonne reûssite. Etant du Paÿs, parlant sa langue, frequentant toutes les classes de mes concitoÿens, je Suis plus a meme de former un jugement juste la dessus, que ceux, qui Sont privés de ces moiens d'information. Ce n'est que les gens attachés a la Cour que l'on ne gagnera jamais, mais, graces a Dieu, ce ne sont pas les Seuls; ce Sont meme les moindres de ceux de qui l'on a quelque chose a esperer. Je Vous conjure pour cela Monsieur de ne pas donner a vos Seigneurs 430et Maitres une idée de la Situation des affaires dans ce Paÿs et sur tout de la façon de penser de ses habitans en general, laquelle, a la fin, pourroit ne pas Les trouver justifiée par l'evenement, et occasionner des mesures, qui eloigneroient de plus en plus les deux Republiques faites l'une pour l'autre et que je Souhaiterois ardemment de voir plus en plus S'unir. La votre est dans une violente crise, d'ont en bonne politique avant de se determiner on doit absolument attendre l'issue, qui peut tourner du bon coté. Une guerre avec les Anglois me paroit inevitable. S'ils ne la cherchoient pas ils ne hasarderoient pas de nous pousser a bout par des outrages, qui ne leur sont utiles a rien; que jamais peuple n'a avalé, ni enduré Si longtems que nous avons été contraints de le faire. C'est bien dommage dans ces circonstances que la Saisie des Papiers de Monsieur Laurens a fourni aux Anglois un pretexte Specieux a maletraiter la Republique ou plustot la Ville d'Amsterdam que l'on veut perdre a tout prix et de qui je crains que l'influence de la C——r n'empeche les autres membres de l'E——t de prendre la defence. Mais quoiquil arrive la lumiere peut naitre des tenebres memes. L'Amerique ne peut Se tirer d'affaires Sans notre argent. Il faut donc pour lui favoriser ses interets attendre patiemment et Saisir avec addresse le moment favorable pour l'attraper. Tot ou tard il se presentera, peut etre plus tot que l'on S'ÿ attend. On doit prendre les hommes comme ils Sont.

J'ai reçu par le Canal de son Exc: John Jaÿ une lettre du gouverneur Livingston du 15 Mars. Elle me renvoie pour des details a la lettre du gouverneur Trumbull (qui paroitra dans peu) et ne contient d'ailleurs aucune nouvelle, n'etant proprement que l'accusation de la reception de la mienne. The Chief difficulty we have now to Struggle with (ce Sont les paroles du Gouverneur) is the depreciation of our currencÿ; but as Congress has lately most assiduously applied to financing I hope theÿ will discover Some waÿ to extricate us out of that perplexitÿ.2

Je crois que jamais Ces papiers ne Seroient tombés Si bas; je crois meme quils se Seroient parfaitement Sousemis, Si, a chaque emission, le Congress avoit pu imposer des taxes proportionelles; dans ce cas les papiers auroient circulé; l'Etat les recevant toujours au juste prix les particuliers n'auroient pas osé ou pû les refuser ce pari, et ces taxes les auroient tour a tour fait rentrer dans la caisse de l'Etat qui par ce moien la auroit pû trouver les nouvelles Sommes d'ont il auroit besoin en empruntant Sous interets les papiers deja en circulation au lieu detre dans la necessité de faire toujours de nouvelles emissions et d'augmenter plus quil ne falloit la quantité de ces 431papiers. Il y a moins d'argent dans le monde que l'on ne pense. La meme piece se represente et pour ainsi dire se reproduit plusieurs fois et l'Amerique ne me paroit pas avoir besoin de 200 millions de dollars pour Suffire a tous ses objets de guerre ou de Commerce interieur.

J'assure de mes respects Messrs. Searle, Gillon, Dena et le Gentilhomme que jai eu lhonneur de Voir Souvent chez Vous sans pouvoir me rappeller son nom; et jai lhonneur d'etre avec une profonde Veneration Monsieur en tres grande hate Votre tres humble et tres obeissant serviteur,

C——n de P——l
Joan Derk van der Capellen tot den Pol to John Adams: A Translation, 24 December 1780 Capellen tot den Pol, Joan Derk, Baron van der JA Joan Derk van der Capellen tot den Pol to John Adams: A Translation, 24 December 1780 Capellen tot den Pol, Joan Derk, Baron van der Adams, John
Joan Derk van der Capellen tot den Pol to John Adams: A Translation
Sir Zwolle, 24 December 1780

I should already have had the pleasure of replying in person to your esteemed letter of the 9th of this month had the cold weather allowed me to embark this past Tuesday, as I had planned. I shall take the liberty of pursuing the thread of your letter in this one.

If governor Pownall intended to alarm this republic and possibly other nations, it would have been more prudent not to publish the pamphlet in French without some antidote in the form of a note on the more dangerous passages.1 You will recall, sir, that that was my opinion when I had the honor to discuss the matter with you in Amsterdam.

In reference to the credit of America, I took the liberty in my last letter of tracing one after another all the causes that conspire to bring about its current abasement. The invasion of Georgia and South Carolina; the capture of Charleston; the loss of the Continental frigates; the defeat of Gates; the inaction of the combined fleets of Guichen and Solano; the decisive superiority of the English in the Isles and even New York; the defection of Arnold; the discontent of the army and the jealousy between it and the body politic; the still fluctuating position of Monsieur Necker and the uncertain duration of the phenomenon of a good administration in France and finally what is more than all this and which I inadvertently forgot to include in my last letter, the monstrous depreciation of American paper; depreciation that cannot but end in national bankruptcy if Congress does not find a way to preserve the paper with metal coin. These, sir, are by no means tales. They are facts that influence the nation in general; that even make the friends of America tremble, among whom I know some very enlightened gentlemen who are greatly apprehensive about the consequences of a total annihilation of the value of paper. They fear that England may seize the moment when the army for want of pay will either no longer exist or be greatly weakened; when the militia for the same reason will not be assembled in sufficient number; they fear the turmoil, disturbances, and confusion that a national bankruptcy must occasion in all classes of the people, and they tremble at 432the prospect that in the end this people will tire of supporting a war that brings with it calamities of which no people has ever approved, to wit, a total absence of currency and everything that may result from such a dreadful situation. It costs less to shed one's blood for one's country than to suffer a long time in indigence for love of it. If the American people continue to find a resource against this trial in its virtue and patriotism, then surely it is a people unique in this respect as it is in so many others. Please understand, sir, that not all these worries are mine. This is how my nation envisages the affairs of America that I have described.

All credit, whether of a people or a private individual, depends solely on two things, namely, the opinion people have of the borrower's good faith and the possibility he has of keeping his commitments. As for America: the first article has never been open to doubt; but I am mortified at being unable to say the same for the second, and I can assure you, sir, that, by the nature of the case, it is only with authentic information concerning the veritable state of affairs in the New World that you will succeed in persuading the capitalists of the Old World to lend you their money. Do not expect them to lend on principle. Such generosity would surpass the limits of virtue in most men. Nevertheless, I can assure you that a vast plurality of my nation, certainly more than 4/5 parts, likes the Americans and hopes for their complete success. Being from the country, speaking its language, frequenting all classes of my fellow citizens, I am in a better position to form a correct judgment of the matter than those who are deprived of such sources of information. The only people who will never be won over are those attached to the court, but, thanks to God, they are not the only ones; they are even the least of those from whom something is to be hoped. I therefore urge you, sir, not to give your lords and masters an idea of the state of affairs in this country and especially of the thinking of its inhabitants in general, which might prove in the end unjustified by events, and occasion measures, which would more and more estrange two republics which are made for each other and which I ardently wish to see more closely united. Yours is in the midst of a violent crisis, whose outcome must as a matter of good policy be awaited before setting a course, for things may turn out well. A war with the English seems to me inevitable. If they did not seek it, they would not risk pushing us to the limit with insults, which are in no way useful to them; which no people has ever put up with, or endured as long as we have been obliged to do. It is truly a pity in these circumstances that the seizure of Monsieur Laurens' papers provided the English with a specious pretext for mistreating the republic or rather the city of Amsterdam whose ruin is desired at all cost and I fear that the influence of the court may prevent other members of the state from coming to its defense. Whatever happens, however, light may issue from darkness itself. America cannot overcome its difficulties without our money. To further its interests, therefore, one must wait patiently and shrewdly seize the propitious moment to capture those funds. Sooner or later that moment will arrive, perhaps sooner than one expects. One must take men as they are.

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I have received via the channel of his Excellency John Jay a letter from Governor Livingston dated 15 March. For details it refers me to the letter of Governor Trumbull (which will soon appear), besides which it contains no news, being essentially an acknowledgment of receipt of my letter. The chief difficulty we have now to struggle with (these are the words of the governor) is the depreciation of our currency; but as Congress has lately most assiduously applied to financing I hope they will discover some way to extricate us out of that perplexity.2

I believe that these paper notes would never have fallen so low; I even believe that they would have remained perfectly regular, if, with each issue, Congress had been able to impose proportional taxes, in which case the paper notes would have circulated; the state receiving them always at the just price, private individuals would not have dared or been able to refuse this wager, and these taxes would in turn have caused them the paper notes to return to the state treasure, which in this way would have been able to come up with the new sums needed by borrowing at interest paper notes already in circulation rather than being compelled always to issue new notes and thereby increase even more the amount of this paper. I think there is only so much money in the world. Each coin represents and as it were reproduces itself several times over, and America does not seem to me to need 200 million dollars to meet all its objectives in war and internal commerce.

I send my respects to Messrs. Searle, Gillon, Dana, and the gentleman I had the honor to see frequently at your house whose name I cannot recall; and I have the honor to be with a profound veneration, sir, in very great haste, your most humble and obedient servant.

C——n de P——l

RC (Adams Papers); addressed: “A Son Excellence John Adams Plenipotentiaire des Etats Unis de L'Amerique. Sous Couvert.”; endorsed: “The Baron Van der Capellen”; by John Thaxter: “Baron Van der Capellen 24th. Decr. 1780.” Slight damage to the text where the seal was torn away.

1.

Clearly van der Capellen did not think that Jean Luzac's preface to Pensées was sufficient to allay Dutch fears of American commercial competition, although that is precisely what Luzac sought to do. See Luzac's letter of 14 Sept., and note 2 (above).

2.

This is an exact quotation from Gov. William Livingston's letter to van der Capellen of 15 March 1780, but the letter from Gov. Jonathan Trumbull mentioned by Livingston has not been found (The Papers of William Livingston, ed. Carl E. Prince and others, 5 vols., New Brunswick, N.J., 1979–1988, 3:331–333).